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La Géode

Omnimax / Imax Dome

26, av. Corentin-Cariou Paris 75019 Paris

I –INTRO

  • Remerciements
  • Présentation du dossier

 

II – DECOUVRIR LA GEODE

  • A - Localisation
  • B - Structure extérieure
    ...a. Bâtiments avoisinants
    ...b. L'ouvrage
  • C - Structure intérieure

 

III – TECHNOLOGIES

  • A - La projection OMNIMAX 70mm / 15perf
  • B - La projection DIGITAL sur la sphère
  • C - Le son dans la salle HEMISPHERIQUE
  • D - Le son de la projection OMNIMAX
  • E - Le son de la projection DIGITAL


IV – CONCLUSIONS

  • A - Un système rare et en voie de disparition



III – TECHNOLOGIES

A) La projection OMNIMAX 70 mm / 15 perforations

 

Intro :

Le but de la firme canadienne IMAX CORPORATION était, et est toujours, de pousser les conditions cinématographiques à l’extrême : une prise de vue native de très haute définition, des écrans toujours plus grands (on aura atteint le summum à Sydney en Australie avec une toile de 30 x 35 m) ; un son toujours plus puissant émanant de tout autour de nous et nous enveloppant totalement. Le principe est de créer des sensations fortes, si puissantes qu’on en oublie le fauteuil, la salle, la toile et les enceintes. Ce système est là pour nous faire nous envoler, comme un rêve. Ces salles de luxe créent des moments forts qu'on ne peut pas oublier.

La projection sur écran demi-sphérique existe depuis 1960, soit 10 ans avant le début de l’ère IMAX. C’était de la projection 35mm que l’on pouvait percevoir sur les dômes. La qualité n’était pas du tout au rendez-vous. Quelques années après 1970, l’écran hémisphérique et IMAX se rencontrent, donnant naissance à l ’OMNIMAX. Cette nouveauté est une aubaine pour IMAX, dont l'activité va prendre beaucoup plus d’importance. Le système fut développé au maximum, autant sur le principe de la projection que sur le principe de la prise de vue. On notera un changement d’appellation, OMNIMAX devenant IMAX DOME, mais les deux termes sont aussi bien employés l’un que l’autre aujourd’hui.

 

L’origine du projecteur IMAX OMNIMAX :

Le projecteur IMAX c’est « simplement » une technologie de projection améliorée. Ses concepteurs ont repris le système 70 mm / 5 perforations original, et se sont dit « Et si nous mettions l’image horizontale sur la pellicule, 10 perforations supplémentaires, nous gagnerons en surface, il faudra donc un défilement horizontal ». Naissent ainsi les projecteurs IMAX et OMNIMAX 70 mm / 15 perforations que nous détaillerons par la suite, avec bon nombre d’autres améliorations par rapport aux projecteurs classiques.

 

Le procédé d’image hémisphérique :



Pour IMAX, projeter une image rectangulaire à partir d'une prise de vue classique ne pouvait pas convenir sur les dômes. C’est ainsi que le procédé Fish-eye fut développé. Ce système est présent au tournage lors la capture de l’image, et aussi lors de la projection de celle-ci sur les écrans semi-sphériques.

 

 
Le Fish-eye sur le projecteur OMNIMAX

 

A la prise de vue, l’image capturée avec un fish-eye épouse la forme des écrans hémisphériques, elle est donc déformée.
(Photo : comparatif de pellicules 35mm/4perf et 70mm/15perf OMNIMAX) :

 

Détails techniques projecteur :

Comme il a été précisé précédemment, la pellicule défile horizontalement, elle traverse l’objectif à l’aide d’un rotor sur lequel elle est comprimée, rotor qui tourne à une cadence de 24 images par seconde (comme les projecteurs traditionnels) mais à une vitesse de 6 km/h (contre 1,6 km/h en 35mm) puisque les images sont de plus grande taille. De cette technique résulte une fixité parfaite de l’image, surtout pour un tel agrandissement. Ceci dit, le chargement de la pellicule est en conséquence beaucoup plus complexe, toute fausse manipulation n’est pas rattrapable en cours de séance. De plus, le système embarque obligatoirement un chasseur de poussière : une micro-poussière sur l’objectif apparaît comme une grosse tache noire de plusieurs mètres carrés sur la toile.

 


Rotor ouvert permettant le chargement
 

Pellicule entrant sur le rotor

Rotor (zone de compression)

 

Le projecteur embarque un xénon de 15 000 watts (qui chauffe à 800°C), de quoi garantir une luminosité adéquate pour 1000 m² de surface de toile. Il est allumé en continu durant toute la journée de projection. Le changement du xénon (très rare puisqu’il dispose d’une durée de vie supérieure à un xénon classique, ici 900 heures) implique l’utilisation de combinaisons, il est sous pression de 40 bars, donc en cas d’explosion soudaine la peau humaine ne résisterait pas à un tel choc de particules.

 

 

Sur la photo de droite nous distinguons trois tuyaux, deux servent à refroidir la machine, (800°C tout de même) circuit par air et circuit par eau glacée, le troisième conduit l’alimentation électrique.

 

Les dispositions de projection, la Cabine :

Voici une vue globale de l’ensemble de la cabine, entourée de baies vitrées. En sortie de salle, les spectateurs peuvent admirer le spectacle du chargement d’un film OMNIMAX.

 

 

Un aperçu de la cabine sur le plan en coupe était visible précédemment. Voici un zoom :

L’image hémisphérique sur 180° horizontal et 120° vertical par rapport à l’axe exige une position de projection précise : le point central de la sphère. Pour atteindre ce point central, le projecteur est monté sur rail. Une trappe s’ouvre au moment de l’arrivée du projecteur en position haute, ainsi les rayons lumineux se trouvent exposés sur la toile.

 


Projecteur en position basse
(chargement)


 

Projecteur en position haute
(projection)


 


 


Le projecteur est piloté par le tableau de commande qui lui fait face dans la cabine (gestion position, ouverture rotor, allumage xénon, etc.)


Pour les films OMNIMAX, Il y a deux types de colonnes de plateaux, l’une qui stocke les films qui seront utilisés ultérieurement, et la seconde colonne qui prend en charge les films courants. Sur la photo, les plateaux courants sont noirs, et les plateaux de stockage disposent d’une couverture blanche sur chaque film pour protection. La Géode entrepose dans une salle quasiment tous les films qu’elle a diffusés depuis ses débuts. Ces films ne sont que matières locatives. Notons que les films ne dépassent jamais les 50 minutes et, lors de nouveaux arrivages, ils sont livrés déjà montés.

 

L’Image Projetée :

Le procédé IMAX, c’est une capture d’image avec la définition de pixels la plus fournie au monde ! Soit, en natif, près 12 000 x 7 200 pixels. Nous sommes très au-delà de ce que sait faire le numérique à l’heure actuelle. Ce qui est avantageux avec OMNIMAX, c’est que les films que l’on peut voir dans ces salles sont des documentaires filmés en résolution native : l’image apparente sur la toile hémisphérique est resplendissante !

Voici un schéma de projection de l’image sur l’écran. L’angle est de 180° horizontal, et 120° vertical par rapport à l’axe de visée. Il y a une partie de l’écran (la plus en arrière) qui ne recevra donc pas d’image, puisque c’est une demi-sphère de rapport 1.00:1 (carré), tendis que celui de la pellicule IMAX est de 1.44:1 (rectangle).

 

 

 

Voici ce que l’on peut voir confortablement installé sur son fauteuil au coeur de l’action OMNIMAX (image réelle) :


 

 

Lancement de projection et contrôle :

Tout s’effectue en régie, laquelle se trouve dans la salle. Le projectionniste se trouve en régie à chaque début de séance pour la démarrer (gestion lumière, son, image, numérique, OMNIMAX). Être dans la salle lui permet d’avoir le contrôle ultime.

C’est dans ce même lieu que seront programmées les lignes de commande sur l’outil informatique (MS-DOS) lors de l’arrivage de nouveaux films.


 





Cas de Relief :

Pour terminer cette partie, nous évoquons le cas du relief avec OMNIMAX. C’est une technique totalement différente du relief avec IMAX sur écran plat.

L'écran plat IMAX relief présente deux pellicules, l’une pour l’œil droit, l’autre pour l’œil gauche, toutes deux synchronisées, entrant dans le projecteur à double rotor, donc avec deux xénons de 15 KW, soit 30 KW à l’écran. Le spectateur porte des lunettes passives (très légères), ce qui signifie que tous les écrans IMAX sont argentés (mais beaucoup moins sévèrement que Real-D et Master-Image en numérique classique). Le relief est très convaincant, et le spectateur n’est pas gêné par une lourdeur sur le nez.

Concernant l’OMNIMAX, il sait aussi faire du relief (visible au Futuroscope, il y a plusieurs salles qui le permettent), mais c’est une unique pellicule qui projette les deux images sur la demi-sphère. Deux fish-eyes ne peuvent être possibles, il y a un unique axe central pour obtenir une image hémisphérique équivalente à l’écran. Le spectateur doit alors porter des lunettes actives. À l’heure actuelle, la Géode n’est pas disposée à projeter dans ces conditions.

 

B) La projection DIGITAL sur la sphère

La Géode, pour servir son public au mieux, a choisi une solution numérique, d’une part pour résoudre le sujet du relief, d’autre part pour obtenir une plus grande diversité dans le contenu de la programmation. Les programmes sont reçus de manière classique : sur DCP.


1er système :

Il fallait innover et ne pas tomber dans un format semblable à ce que font les cinémas classiques. Il fallait LA grande image, qui puisse remplir le plus de surface de toile possible. Avec un seul projecteur c’était de toute évidence impossible pour 1000 m². C’est BARCO qui s’est lancé dans le développement du système. Ce système consiste en la synchronisation de six projecteurs numériques, sur trois axes de projections (gauche/centre/droite). Chacun des axes comporte deux projecteurs, l’un pour l’œil droit et l’autre pour l’œil gauche. Le système réside dans la cabine supérieure, à l’arrière de la salle.

 

 

Voici l’installation d’une paire de projecteurs dans la cabine supérieure.
Avec les plans précédents et cette photo, nous pouvons voir que les projecteurs sont l’un sur l’autre pour chaque œil, et sont à droite pour la partie de l’image de gauche, à gauche pour la partie de l’image de droite, et que le centre est au centre.
Ainsi l’image des films reçus est coupée en 3 parties.








Ce premier système relief numérique fut abandonné quelque temps après ses débuts : trop complexe, les images n’étaient jamais parfaitement cadrées, l’une se retrouvait sur l’autre en jointure, et avec la déformation du dôme, l’image rectangulaire ne pouvait pas être aussi époustouflante qu’une projection OMNIMAX (à noter que c’étaient des projections d’images à résolution entrelacée).

 

2e système :

L’installation numérique fut ensuite simplifiée au maximum. Il s’agissait d’un unique projecteur BARCO DP3000 avec un serveur DOREMI DCP2000, installé dans la même cabine de projection, à l’étage supérieur, à l’arrière de la salle, le tout conforme aux normes DCI. C’est donc une projection équivalente à ce qui est installé dans les salles classiques.
Le BARCO envoie une image rectangulaire d’environ 400 m². L'écran étant hémisphérique et n'étant pas dans l'axe de projection, il est très difficile d'obtenir une mise au point de l'image parfaitement nette sur toute sa surface : l'image est nette au centre de l'écran, et de plus en plus floue à mesure qu'on s'en éloigne. La mise au point est donc réglée à une valeur intermédiaire pour contourner cette difficulté et atténuer les différences de netteté sur toute la surface de l'écran. C’est une 3D active avec XPAND, en conséquence la luminosité a donc été poussée au maximum.

 

 

 

Notez un second projecteur pour le secours:


 

 

3e système :

Depuis le 27 mars 2013, une nouvelle installation numérique est opérationnelle à la géode. Il s’agit du remplacement des 2 BARCO par un unique projecteur CHRISTIE CP4230, du nom commercial SOLARIA. Toute dernière série, il permet la projection 4k (4096x2160 pixels) ainsi qu’une 3D HFR (haute fréquence) à 48 images par seconde, toujours avec l’émetteur Xpand. La Géode a choisi cette marque de projecteur car pour un tel écran il fallait le maximum de lumière. Christie répondait donc aux attentes de la sphère avec ses 34 000 lumens. Concernant le nouveau serveur 4k, c’est un Doremi Showvault qui vient rejoindre le matériel de projection.

 


 

 

L’image obtenue est de plus grande taille qu’auparavant, notamment grâce aux puces DMD 1.8 et ainsi qu’à une focale légèrement incurvé, permettant également une mise au point sur toute la surface de l’image projetée sur le dôme. Celle-ci atteint environ 20 mètres de base en 1.85:1 et 22 mètres en 2.39:1. Le premier film projeté a été Samsara en 4k 2D.

 


 

 

 

Lancement et contrôle :
De la même manière qu’en projection OMNIMAX, la gestion du système numérique se fait à distance depuis la régie en salle.

 

 

C) Le son dans la salle

L’écran hémisphérique cache une multitude d’enceintes. Le format sonore est propre à OMNIMAX. Les canaux ne sont pas les mêmes que dans les salles classiques, et pas non plus les mêmes que dans les salles IMAX standard. Il y en a beaucoup plus, OMNIMAX permet de jouer avec le dessus de la salle. L’ambiance sonore émanant des clusters garantit au spectateur une restitution puissante et naturelle du son, comme s’il était véritablement sur les lieux de l’action.

 

Des panneaux d’isolation acoustique ont été installés sur les parois à l’arrière de l’écran, pour assurer une écoute sans réverbération. Un faux plafond au niveau du lustre a aussi été installé.


 

 

D) Le son de la projection OMNIMAX

OMNIMAX a développé son procédé sonore depuis les débuts de la société. Amplificateurs et processeurs lui sont entièrement propres.

À l'origine, le son analogique se trouvait sur bande magnétique de 6 pistes sur 35mm. La lecture du son était synchronisée avec le film. Ce système existe toujours mais n’est plus beaucoup utilisé depuis les années 1990. Voici un lecteur de bandes magnétiques 35mm à la Géode :

 

Le système qui a pris évidemment la relève est le numérique sans compression du son. Il existe plusieurs fonctionnements du son chez IMAX plus ou moins récent, mais chacun restent d’actualité au sein de la firme.

Le son fut d’abord sur multiples CDs. Ce procédé se nomme DDP : Digital Disc Playback. Puis un nouveau procédé fit son apparition, le DTAC : Digital Theater Audio Control : au lieu d’être contenu sur des CDs, le son est sur disque dur.
Ensuite vint le système FairLight MFX3. C’est un matériel normalement prévu et vendu pour des studios d’enregistrement ainsi que des régies de télévision. Les fichiers son sont reçus sur DVD (5.1) au format WAVE non compressé, puis leur transfert est effectué vers le système FairLight MFX3. Une fois le son enregistré dans la librairie du MFX3, un montage son est réalisé sur un TimeLine pour synchroniser correctement le son avec l’image. Ce système permet aussi de faire du montage pour des Films Annonces, Shows ou tout autre programme à intégrer avant, après, et éventuellement pendant le film, par exemple un rajout d’une piste son pour la traduction.

 

Le système DAD : Digital Audio Dubber, permet la lecture du son une fois le montage terminé sur le système FairLight MFX3. Le son sera copié sur un disque dur externe puis inséré dans le DAD. Le son sera synchronisé avec le film à partir de la première image PICTURE START, puis c’est un encodeur du projecteur OMNIMAX qui compte le nombre d’images. L’information délivrée part ensuite dans un générateur de time code, qui envoie les informations au DAD. Toute mauvaise synchronisation du son au démarrage est fatale pour le bon déroulement de la séance.

 

 


Le DAD


Aujourd’hui, depuis 2013, le DAD a été supprimé, le son est directement lu par le lecteur de pistes Nuendo sur PC, puis ensuite envoyé au processeur DATASAT AP20 sous une équalisation 6.0.


 

Rien ne figure sur la pellicule IMAX 70mm / 15 perfos en terme de son. Il n’y a que l’image, ce qui est totalement différent de la pellicule standard 35mm qui contient le SR, le time code du DTS, le SRD entre les perforations, et le SDDS sur les manchettes.

 

 

 

 

 

E) Le son de la projection DIGITAL

Courte partie qui va suivre : le son des projections numériques est identique à celui des salles de cinéma classiques, c’est avec ce même processeur DATASAT AP20 que le son des films en DCP est envoyés dans les clusters IMAX au format 5.1.

 

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