format 1.85 ou 2.39

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format 1.85 ou 2.39

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Bonjour,


J'aimerais savoir comment savoir quelle est le format d'image des films que je reçois, entre 1.85 et 2.39 ? Quelle partie de la ligne sur CDM ?
(je travaille dans un petit cinéma de station, j'apprends beaucoup sur le tas).


Merci
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Rappa va pas être content 1352
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Re: format 1.85 ou 2.39

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Re: format 1.85 ou 2.39

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Merci beaucoup 07534 07534
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Tagazok49 a écrit : sam. 27 août 2022 - 11:03 Rappa va pas être content 1352
Eh ben, on dirait que j'ai une réputation de père fouettard par ici :mrgreen:
Pas de problème avec la volonté d'apprendre, mieux vaut tard que jamais ;)
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Bonjour, en 35 ou en 16 il suffisait de regarder la pellicule pour savoir le format du film. Ensuite on mettait la bonne fenètre dans le projecteur (1.37-1.66-1.85-2.35, 2.39 maintenant) ainsi que la focale adéquate. En numérique comment fait vous pour projeter du 1.37 ou du 1.66 sachant que vous appelez le 1.85 flat et le 2.39 scope ? Comme dit rappa on en apprend à tout age.
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Comme dit au-dessus, les formats image et son sont sensés être indiqués directement par le nom du DCP.
Il y a parfois (assez couramment même) des erreurs de nommage, la plupart (tous ?) des serveurs SMS permettent d'aller vérifier les contenus (assets) par un explorateur de fichiers.

Les puces DMMD font 2048x1080, les formats images découlent tous de cette capacité (ratio natif de 1,90)
Flat et Scope sont les deux formats que l'on retrouve le plus souvent, et globalement tous les formats alternatifs sont contenus dans ces deux là : le flat fait 1998x1080 pixels et le scope 2048x858 pixels. Donc le scope utilise toute la longueur de la puce, et le flat toute sa hauteur.*

Une fois que l'on connaît le format image on choisit les macros pour que le projecteur soit correctement "réglé" pour la diffusion du contenu. Il y a deux réglages principaux : le PCF (projector configuration file) avec lequel on indique au projecteur la surface de la puce à utiliser et l'éventuel masking (rognage des bords pour éviter l'effet de trapèze)** ; et le LCF (lens configuration file). Ce dernier concerne tous les réglages de l'optique (zoom motorisé avec réglage de focus électronique et décentrement) qui est réglé pour couvrir du mieux possible l'écran selon le format écran et le format du contenu. Cette macro regroupe les 3 infos principales du réglage optique : le zoom, le focus et les décentrements horizontaux et verticaux.

Par exemple le format 1.78 (issu du 16/9e vidéo) fait 1920x1080. Il est donc codé dans un cadre flat (1998x1080) avec une bande noire de chaque côté de l'image. Pour que n'apparaisse pas un vilain effet de trapèze, il y a un masking de chaque côté pour remettre les bords bien à la vertical.
Donc le PCF ordonne à la bécane d'utiliser 1080 ligne de 1920 de longueur, puis d'appliquer le masking pour qu'on ne voit pas le trapèze.
Puis le LCF transmet aux moteurs du bloc optique les infos mémorisées pour ce format pour que l'image soit correctement placé (décentrement), occupe le maximum de l'écran sans déborder (zoom avant par rapport scope pour avoir toute la hauteur d'un écran scope), que le focus soit OK (plutôt vers le bas de l'écran pour des salles qui font beaucoup de VOSTFR, car avec le décentrement et l'inclinaison du projo on ne peut pas avoir toute la surface de l'écran razor sharp).

Tous ces réglages pré-enregistrés sont la plupart du temps calés par le prestataire, les salles sont donc très dépendantes de la qualité de la prestation d'installation. À titre perso je trouve très dommage qu'on ne laisse pas plus la main aux projectionnistes sur ces réglages.
Pour info j'ai bossé dans quelques salles où il n'y avait tout simplement par de masking pour les formats historiques (notamment le 1.37) ce qui est assez dingue quand on connaît la simplicité de ces réglages, mais la plupart des installateurs ne souhaitent pas former les projectionnistes et veulent garder l'exclusivité du savoir-faire pour pouvoir le facturer.

Toutes les valeurs que je donne dans mes exemples sont pour la 2K, pour la 4K il suffit de tout multiplier par 2.

* : le problème actuel de ce système c'est que les formats entre le scope et le flat (2.00 et 2.20) sont souvent encodés dans des conteneurs flat, ce qui implique qu'on utilise pas la surface maximum de la puce (on se limite à 1998 pixels de longueur par ligne). C'est pas énorme comme perte de définition, mais si on réduit la surface utilisée de la puce on réduit forcément la quantité de lumière envoyée vers l'écran.
** : le PCF contient d'autres infos, notamment sur l'espace colorimétrique, mais ça déborde peut-être un peu par rapport à la question.

Je ne suis pas sûr d'avoir été clair, mais c'est finalement assez simple comme système. J'espère que ça éclaircira ta lanterne.
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Chapeau bas, Rappa.

J'ajoute :

⋅ pourquoi masquer de l'image et pas corriger le trapèze ( comme sur les vidéo projecteurs « grand public » ) ?
⋅ pourquoi pas d'anamorphose ?

Parce que la norme DCI impose théoriquement :

⋅ 1 pixel enregistré = 1 pixel projeté

ce qui interdit toute forme de déformation et de redimensionnement préalable et « logiciel » de l'image,
on projette tous les pixels disponibles, et c'est seulement sur cette image intacte qu'on applique des corrections
« soustractives » et « planes » :
⋅ masquer les parties hors horizontale ou verticale ( équivalent de la fenêtre de cadrage, sauf qu'en num' c'est net )
⋅ décalage horizontal ou vertical de l'objectif ( shifting ) mais pas de son inclinaison.
( En photo, un objectif à décentrement permet de jouer sur les 3 axes, très utile en architecture pour corriger les perspectives et points de fuite… mais ardu d'y gérer la netteté sans travailler la profondeur de champs, sans doute pour ça qu'on n'a pas cet axe en projo ? )

Une différence majeure entre numérique et pelloch' :
⋅ le support ( DCP ) contient les infos de ±2 ou ±8 millions de pixels par image,
⋅ le projecteur contient des matrices qui reproduisent exactement les infos de ces ±2 ou ±8 millions de pixels par image
→ c'est constant, garanti, il ne doit pas y avoir de perte de résolution/colorimétrie imputable à la technologie de projection employée.

Alors qu'en argentique ces critères de résolution/colorimétrie sont dépendants de la chimie des émulsions et globalement du soin apporté aux tirages des copies ( bains, qualité des interneg, synchro de l'empâtage son, etc… ) ce qui ne veut surtout pas dire que c'était moche ! Loin de là ! Mais faut pas se mentir non plus : en exploitation normale, la qualité des copies variait énormément ( je ne parle pas de l'usure mécanique inévitable, mais bien de la sortie labo. ) Il y avait quelques copies « prestige », et beaucoup d'autres…

Aujourd'hui on n'a plus ces aléas liés au « tirage » des copies d'exploitation.

On en a d'autres, cependant, propres au numérique et finalement « accentués » par la constance de sa mécanique : des choix techniques/artistiques de caméra ou d'étalonnage produisent des effets « anti-cinéma », fixité ou fluidité sur-réelle, aspect carton pâte soap opera malgré des décors et costumes élaborés, mixages son à vomir… qu'on ne peut plus imputer à la technique de projection elle-même à peu près neutre aujourd'hui, partout la même, pareille.

On voit juste beaucoup mieux qu'avant les « mauvais » choix de réalisation/production à la base ; alors que certains de ces mauvais choix avant pouvaient être atténués, adoucis, dilués par les ( relatifs ) aléas de l'argentique…

…c'était quoi la question déjà ? Ah oui, les formats !

Comme déjà expliqué brillamment, l'image au final est créée par un objet qui a toujours la même quantité de pixels, et de rapport base/hauteur 1.90

Le hic, c'est qu'on projette sur des toiles d'écran qui n'ont pas le même rapport base/hauteur que la matrice, on ajuste donc les focales pour que l'image couvre toute la hauteur ou toute la base de la toile, selon son ratio à elle. Et ça se corse pour les formats d'image compris entre le 1.85 et le 2.39… selon qu'on a une toile scope ou flat ( ou autre )… et selon que le film au ratio 2.00 aura été « fenêtré » sur la matrice dans du flat ou dans du scope…

Il vaudrait mieux avoir des toiles en C 1.90 finalement ?
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Merci à Rappa et à Coeur noir pour ces explications techniques. J'avoue, n'ayant jamais manipulé une cabine numérique ne pas avoir tout compris dans le détail si ce n'est que les installateurs programment la cabine et que les "projectionnistes" le mot m'écorche un peu les doigts ont juste à faire des recherches et les confirmer pour qu'ensuite l'informatique du système cabine fasse le nécessaire. S'il y a un problème, c'est l'installateur qui le résout car il n'a pas laissé beaucoup d'initiatives au responsable de la cabine.Conclusion l'arrivée du cinéma numérique a permis de faire du fric du coté des installateurs tout en permettant aux exploitants (peut être pas tous) d'utiliser un personnel qui était qualifié en cabine à remplir d'autres taches non prévues dans le défunt CAP. C'est beau le progrès. Ceci étant, je vous admire car avec ma mentalité et, si j'avais votre age, je serais parti en courant chercher un autre métier en mesure d'utiliser mes capacités. Allez bon courage et encore merci de vos explications
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Re: format 1.85 ou 2.39

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hortson a écrit : mar. 30 août 2022 - 11:21 Merci à Rappa et à Coeur noir pour ces explications techniques.[...]
Je ne suis pas forcément d'accord avec tout (je pense que la polyvalence est un bel aspect du métier actuel), mais le transfert de la compétence technique des salles vers les installateurs est une réalité. Et c'est bien dommage, car au final, les exploitants ont aveuglément confié leurs outils aux prestataires, dont ils sont devenus totalement dépendants. Je suppose que la raison a cela c'est que le passage d'une technologie à l'autre s'est fait assez brutalement et qu'il n'y avait aucune compétence réseau/informatique/vidéo dans le secteur auparavant.
Maintenant que le diplôme recommandé pour travailler en cabine c'est un bac pro système numérique option réseau & audiovisuel, on peut espérer que la nouvelle génération de professionnel soit plus autonome. Mais ça ne me concerne plus vraiment, puisque j'ai fait le choix de changer de métier, lassé des petits contrats précaires...
J'avais beaucoup apprécié de travailler avec Cinemeccanica par ailleurs car il y avait un vrai respect des techniciens de la part de cet installateur : accès complet aux machines, accompagnements et transferts des savoir-faire pour les projectionnistes motivés, etc..
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Concernant les formats intermédiaires entre 1.85 et 2.39, il faudrait que l'habitude soit prise de les encapsuler dans conteneur image au format C 1.90. Cela permettrait d'utiliser toute la longueur de la puce, et à chacun ensuite de caler ses réglages optiques et de faire un joli masking.
Et puis il va falloir s'y habituer, puisque ce sont des formats à la mode (le 2.39 est trop panoramique pour les écrans 16/9, le 2.00 est le compromis souvent choisi par Netflix pour avoir un look "cinéma", mais avec des bandes noires moins importantes).
Coeur Noir a écrit : mar. 30 août 2022 - 2:25 On en a d'autres, cependant, propres au numérique et finalement « accentués » par la constance de sa mécanique : des choix techniques/artistiques de caméra ou d'étalonnage produisent des effets « anti-cinéma », fixité ou fluidité sur-réelle, aspect carton pâte soap opera malgré des décors et costumes élaborés, mixages son à vomir… qu'on ne peut plus imputer à la technique de projection elle-même à peu près neutre aujourd'hui, partout la même, pareille.

On voit juste beaucoup mieux qu'avant les « mauvais » choix de réalisation/production à la base ; alors que certains de ces mauvais choix avant pouvaient être atténués, adoucis, dilués par les ( relatifs ) aléas de l'argentique…
Ça c'est très vrai, et c'est aujourd'hui un enjeu pour les chef op' et les directeur de post-prod. Les caméras actuelles sont proprement hallucinantes et combinées à de bonnes optiques elles font ressortir le moindre défaut de maquillage, décor, éclairage, etc.
Du coup, que ce soit à la prise de vue ou à la post-production, la tendance actuelle est à la recherche de moyen technique pour "altérer" le signal vidéo d'une manière qui nous paraisse "naturelle". D'où la mode actuelle pour les optiques vintage qui présentent des "défauts" : aberration chromatique, tendance au flare, fall-off de la netteté sur les bords, vignettage, etc.
Et également le grand retour de la pellicule en post-prod : Greig Fraser, chef op' de Dune et de Batman, a fait un transfert sur internégatif avant étalonnage définitif pour ajouter un peu de texture à son image.
Et tout ça sans parler des tournages argentiques qui sont toujours nombreux.
Bref, après des décennies de recherche de la plus grande fidélité, de la meilleure définition, de la plus grande précision il semblerait qu'on ait touché le bout du truc et la tendance actuelle est plus à la recherche d'un "look" typé. En ce sens la dernière caméra Arri est très intéressante : définition modeste de 4,6K, capteur S35 (pour pouvoir utiliser les optiques historiques) look (courbe de gamma, matriçage et grain) en interne, dans le raw...
C'est pour l'instant les seuls à avoir fait des choix aussi radicaux (RED et Sony sont restés sur des workflows plus neutres), mais vu la position historique de ce constructeur, cela aura probablement une grande incidence sur la manière de faire des films dans les années à venir.
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Rappa, j'ai bien apprécié le dernier paragraphe de ton premier message ci dessus. Tu décris le vrai métier de projectionniste qui maitrisait parfaitement son matériel et était capable de réparations en cas de panne et était le patron dans sa cabine. Rien de comparable avec les projecteurs argentiques. Matériel pratiquement indestructible alors que les projecteurs numériques auront une durée de vie beaucoup, beaucoup plus courtes.
Question peut être indiscrète, après la cabine, vers quoi vas tu te diriger car le métier de projectionniste peut avoir pas mal de débouchés et beaucoup de ceux qui étaient sur ce forum il y a une quinzaine d'années ont quitté le métier de projectionniste ?
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Re: format 1.85 ou 2.39

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Je l'ai déjà dit ici : j'ai adoré ce métier et j'aurais bien aimé continuer, mais les petits contrats à 10€ de l'heure par monts et par vaux, ça va un temps.
Ma passion pour l'image l'a emporté : je me suis dirigé vers le métier d'opérateur caméra. Une nouvelle aventure qui démarre, pas forcément moins précaire, mais plus d'autonomie, de technicité et aussi des rencontres et beaucoup de plaisir (j'espère !).
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